Le corps comporte de nombreux muscles, certains étant sous influence du système nerveux végétatif qui est autonome comme les muscles lisses et les muscles striés cardiaques et donc indépendant de notre volonté, et les autres, les muscles striés squelettiques, sont commandés par le système moteur. Ce sont ces derniers qui vont nous intéresser ici.
Les muscles squelettiques sont innervés depuis la moelle épinière par des motoneurones alpha qui vont se rattacher à plusieurs fibres musculaires de même type pour former une unité motrice (UM). Ces motoneurones sont activés par le biais de voies nerveuses descendantes du cerveau, que ce soit :
- par la voie volontaire descendant du cortex moteur (voie pyramidal)
- par des voies réflexes involontaires (voies extra-pyramidal).
Toute cette partie un peu théorique et scientifique pour vous dire que ce contrôle nerveux est communément appelé facteur nerveux du muscle, et ce facteur se travaille et se développe.
Ainsi, un meilleur influx nerveux va permettre de stimuler plus d’unités motrices (meilleur recrutement des ces UM) augmentant de facto la force du muscle mais aussi d’améliorer la synchronisation des UM et la coordination inter-musculaire augmentant alors la vitesse de contraction musculaire. C’est ce développement qui a lieu chez tous les débutants améliorant de suite les performances musculaires après leurs premiers entraînements, contrairement aux facteurs structuraux nécessitant un temps plus important pour observer ses premiers développements.
Attention cependant:
Le développement de cette composante se fera par une certaine manière de s’entraîner, qui développera peu les facteurs structuraux (hypertrophie musculaire). Il est donc primordial de bien paramétrer son entraînement musculaire par rapport aux progrès visés: structuraux (prise de masse musculaire) ou nerveux (amélioration des caractéristiques du muscle comme la force pure).
Les facteurs structuraux représentent eux, comme son nom l’indique, toutes les composantes fabriquant la structure du muscle-même.
Le muscle est composé de fibres musculaires réparties dans 3 typologies différentes:
- lentes
- intermédiaires
- rapides.
Nous ferons bientôt un article sur ces typologies de fibres, parlant notamment de toutes les idées reçues les concernant.
Les fibres musculaires sont organisées en protéines musculaires (ou myofilament) groupées en myofibrille. Il existe deux types de myofilaments: les fins, fait d’actine et les épais, faits de myosine. C’est ainsi leur interaction après plusieurs réactions chimiques qui va créer la contraction musculaire grâce à des successions de créations et rupture de ponts entre l’actine et la myosine. C’est ce qu’on appelle la théorie de la contraction par glissement des filaments.
Il est alors possible grâce à l’entraînement d’entraîner ces facteurs structuraux et de développer 3 aspects de cette structure: l’augmentation en taille et en nombre des myofibrilles, l’augmentation du tissu conjonctif des muscles, l’augmentation de la vascularisation des fibres. Le développement de ces aspects structuraux est communément appelé l’hypertrophie musculaire.
Un grand débat fait rage depuis longtemps concernant la possibilité d’hyperplasie, augmentation du nombre de fibres musculaires, mais nous n’approfondirons pas cet aspect puisqu’aucune preuve n’a pu être avancée sur les 40 dernières années chez l’homme.
Les séances permettant de développer les facteurs structuraux seront donc différentes et spécifiques par rapport au travail sur les facteurs nerveux, et demandera un temps plus important pour pouvoir observer les progrès réalisés. Ce développement sera très dépendant d’autres facteurs également tels que la récupération, la relaxation, la nutrition, la variabilité des séances…